Il n’est pas rare, depuis que j’exerce ce métier, que l’on me demande : « Catherine, est-ce que tu as une race préférée ? ». Moi de répondre : « Non, pas vraiment, j’aime tous les chiens de manière générale ».
« D’accord, mais si tu devais choisir une race, qu’elle serait-elle ? »
« Si je devais, alors sans conteste, le Rottweiler, est pour moi l'une des races entre toutes qui touche la perfection »
« Ha bon, mais pourtant ? »
Oui mais pourtant, c’est certainement le chien qui a le plus souffert d’idées reçues et beaucoup d’individus Rottweiler l’ont payé le prix fort avec un nombre incalculable d’euthanasies sans aucun discernement sous prétexte que ces chiens étaient dangereux.
Alors pourquoi ? Parce que quand on parle sélection, on parle aptitudes. Les Rottweiler et les molosses, plus généralement, naissent avec des capacités mentales et physiques nécessaires pour assumer leur sélection. Ce sont des chiens puissants physiquement et déterminés mentalement.
J’exerce ce métier depuis plus de 25 ans et j’ai rencontré quantité de molosses dont beaucoup de Rottweiler, à l’époque où l’on pouvait les accueillir en cours sans que personne ne se pose de questions et éprouve de l’insécurité par leur présence.
Alors de quoi a souffert le Rottweiler ? Il a souffert de l’idée fausse et infondée d’être des chiens qui naissent «dominants» et toutes les croyances et idées reçues qui en découlent. Pour faire simple, quand un jeune caniche se couche sur le canapé sans autorisation c’est un chien qui aime le confort, quand un Rottweiler se couche à 6 mois sur le canapé sans autorisation c’est un dominant et toutes les réactions émotionnelles qui en découlent.
Quand on parle race, on parle également individus, et vous avez comme pour toutes les races, des individus plus déterminés ou plus sensibles pour une même race donnée. Entre d’autres termes, il y a des chiens avec lesquels ont peu se permettre de bidouiller en matière d’éducation et puis il y en à d'autres avec lesquels ont ne peut pas bidouiller. Ceci vaut pour beaucoup de races et pour les chiens de manière générale.
Alors, quand sous prétexte de croyances infondées on justifie ses réponses par des sanctions à répétition pour apprendre à un chien qui est le chef il n’est pas étonnant, pour des chiens pour qui le rapport de force n’est pas vraiment une problématique car la sélection les a pourvu de capacités physiques et mentales suffisantes pour entrer dans le conflit et y répondre, de voir certains individus répondre à l’agression par l’agression.
Mais le plus navrant est de constater que ces mêmes chiens éduqués avec des méthodes considérant leur intégrité mentale, physique et émotionnelle intégrant une autorité saine et bienveillante sont des chiens tout à fait exceptionnels et fiables socialement et qui mettent à mal ces idées reçues.
Si éduquer un chien est nécessaire en fonction de son lieu de vie, il y a des individus avec lesquels les maîtres devront affiner leur technique éducative pour ne pas dire leurs compétences au risque de le faire payer cher à leur entourage et à leur chien.
- Catherine Collignon
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